En route vers le Donjon des Quatre Mondes 2

Opale couverte de boue jusqu'à mi cuisse et du sang de ses ennemis, resplendie comme transcendée par la bataille. Elle avait depuis longtemps laissée sa mitrailleuse sans plus de munition pour l'alimenter, pour reprendre sa rapière de flamme et conduire l'un des camps à la victoire.

Alors qu'elle reprend son souffle et que son regard de feu balaye l'assemblée victorieuse, elle prend peur soudain, prenant conscience du poids des attentes de chacun, et le rappel discret de Matthias concernant la raison de leur présence ici, la fait encore plus paniquer.

* Aïe ! Je ne peux pas partir comme ça ! *

Elle cherche Rinaldo dans la foule, lui lançant presque un appel à l'aide, puis le voyant occupé ailleurs, Opale prend son courage à deux mains et s'apprête à discourir.

" La victoire est notre en ce jour, et en ce lieu où tant des notres sont tombés en accomplissant leur devoir, et qui hantera désormais les mémoires !

Mais d'autres batailles me réclament, et si je dois partir à présent, mon esprit vous accompagnera toujours par le feu que j'ai mis dans vos coeurs. "

Elle cherche le meilleur officier qu'elle a pu voir à l'oeuvre, et le désigne comme nouveau chef.

Vu leur mine, il est facile de comprendre que les Poilus bleus n'ont absolument rien compris au discours d'Opale.
Pourtant, des cris de joie éclatent, le bonheur, la fierté et le soulagement se lisent sur chaque visage.

L'officier qu'Opale désigne semble plus ou moins comprendre, et acquiesce gravement.

Mais, lorsque l'ambrienne fait mine de partir, la déception et l'incompréhension éclatent dans les rangs.
Les hommes la supplient dans leur langue étrange, et il n'est pas difficile de traduire leurs paroles : ils veulent à tout prix qu'il reste.

Leur supplique est dénuée d'agressivité, mais ils commencent à se presser autour d'Opale, tentant de lui prendre la main, de façon de plus en plus insistante.

[HRP : Mes vans ou mes fans ]

Opale qui a beaucoup voyagé, transcris son discours avec les langages le plus proche qu'elle connait. Et si cela ne marche pas, elle attrape celui qu'elle a désigné comme nouveau chef et tente un contact mental.

Voyant Opale pressée de toutes parts, Luke vient se placer à côté d'elle, repoussant les Poilus avec un air pas très commode.

Opale, tu as remarqué que les autochtones parlent une langue qui te rappelle de loin les langues slaves de l'ombre Terre. Tu tente donc quelques mots de russe.

Quelques Poilus écarquillent les yeux et répondent très maladroitement, dans un russe à l'accent atroce.
Tu devines qu'un de leur dialecte régional est proche du russe que tu parle.

S'ensuit un dialogue laborieux entre toi et eux, avec l'aide de Luke qui, ayant étudié le russe lors de ses années d'université sur ombre Terre, t'aide du mieux qu'il peut.

Vous arrivez à comprendre vaguement ce que les jeunes hommes à la peau bleue vous racontent : leur monde est en guerre depuis tellement longtemps qu'ils ne se rappellent même plus pour quelle raison. Il y a une dizaine d'années, une pandémie terrifiante a éclaté (sans que l'on sache pourquoi), un virus mortel touchant uniquement les femmes.
Voilà pourquoi ils étaient si ébahis de voir Opale, et si empressés de la mettre à l'abri : cela fait plus de deux ans qu'ils n'ont pas vu une seule femme.

Ils terminent en suppliant la jeune ambrienne de rester parmi eux.

Pendant que les jeunes vous parlent, vous remarquez que les officiers discutent entre eux et se réorganisent.
Plusieurs crient des ordres.

Vous avez un sale pressentiment. Ca commence à sentir le roussi.

Opale plonge son regard dans l'officier qu'elle a choisi pour guider les bleus à son départ, et avec le rudiment de langue qu'elle a assimilé, elle lui communique sa volonté par la pensée.

" Je ne suis pas la représentante du renouveau de votre race ! Je viens d'un autre monde, un monde de feu et de guerre qui n'a rien à envier à celui ci. Mais je suis sure que d'autres femmes de votre peuple ont réussi à survivre, sinon à quoi servirait de se battre. Il faut donc cesser les combats au plus vite et faire la paix avec vos ennemis pour se mettre à les rechercher. "

Si l'officier en question ne parvient à les convaincre, elle enchaine dans une impérieuse colère.

Vous avez été maudit pour avoir négligé la terre nourricière, la souillant de vos industries de mort, priez immédiatement pour son pardon et repentez vous, cessez les combats !

Si cela ne suffit pas, elle se taillera un chemin de feu et de mort à la pointe de son épée et de son pouvoir pyréthique, quitte à s'échapper en changeant de forme pour celle d'une grande flamme pour appuyer ses dires.

J'aime ce plan, simple et de bon gout Matthias lui repond Derek en armant sa propre sulfateuse.
Mais j'espere que nous pourrons nous en passer ici, la faucheuse a eu plus que son quota à mon avis.

Lorsque Opale fait son discours par intermédiaire, Derek ajoute des effets de foudre dans le ciel, pour parfaire l'ambiance

Durant la discours mental d'Opale, Luke la prend par l'épaule d'une main, et sort à demi son épée du fourreau de l'autre, déclarant à la ronde qu'il s'agit de sa femme, et qu'il ne laissera personne d'autre l'approcher.

L'officier n'a pas l'air d'avoir tout compris... ou bien ce que vient de lui dire Opale n'est pas vraiment ce qu'il souhaitait entendre, car il réitère ses suppliques à la jeune fille.

A ce moment là, la foudre générée par le pouvoir de Derek déchire le ciel, pétrifiant l'assemblée.

C'est alors qu'un des officiers hurle un ordre, et une partie des soldats se ruent vers Opale dans le but évident de s'en emparer.
Luke dégaine alors totalement, et taille dans la masse, rejoint immédiatement par Opale, dont les effets flamboyants sèment rapidement la terreur.

La première ligne bat rapidement en retraite, vous laissant un petit instant de répit.
Mais déjà l'arrière ligne se réorganise.

"On est encore dans cette bouillasse bleue ! hurle luke à l'adresse des autres.
La voiture roulera pas là dedans !
Faut sortir de cette ombre !
Derek, essayez avec le Logrus, on vous couvre."

Il rengaine son épée pour se saisir à son tour d'une sulfateuse et, après un rapide signe de tête pour s'assurer que Matthias l'accompagne, fait feu sans hésiter.

* Mais c'est pas possible ! A croire qu'on a massacré le mauvais camp ! *

Pour elle même, elle se dit " On peut toujours rétablir la balance... " , apportant son aide pour trouver une solution rapide à ce léger problème d'incompréhension.

Malgré tous les efforts d'Opale, rien n'y fait.
Les Ombriens semblent résolus à s'emparer d'elle coûte que coûte...

Alors que les autres bataillent pour échapper aux Ombriens qui les assaillent, Derek sent la substance d'Ombre répondre à ses attentes.

Il trouve ce qu'il cherchait, un endroit pluvieux à la surface suffisement meuble pour y utiliser de nouveau l'automobile.

Il ne vous manque plus que quelques pas à faire pour y accèder...

Derek enroule l'extension sur un point d'appuis dans l'ombre qu'il a trouvé : Lourd rocher ou arbre bien enraciné.

Ceci fait, trois autre tentacules enlacent les tailles de Mathias, Luke et Opale. Derek se hisse ensuite vers l'Ombre trouvée tel un spider-man, entrainant ses compagnons de routes avec lui, loin des poilus.

*Grand Serpent, faite qu'Opale ne me transforme pas en émincé ...*

Le coup d'oeil d'Opale la rassure pleinement : le fils de Brand est bien compris dans le lot.

Vous atterissez tous dans un tout autre endroit... Vous êtes dans un grand pré à l'herbe épaisse et verdoyante. Une fine pluie battante de côté tombe, accompagnée d'un vent puissant.

"Pas trop tôt !" déclare une voix derrière vous.

C'est la jeune fille nue au parapluie. Mais ce dernier est désormais orange.
Elle porte de longs cheveux noirs ondulés qui lui tombent presque jusqu'aux fesses, et ne semble pas le moins du monde gênée de sa nudité, ni même d'ailleurs souffrir du froid, qui pourtant est assez vif.