Arrivé aux portes de la ville, Guillaume descendit de son cheval
"Pauvre carne" murmura-t-il entre ses dents
Il s'apprêtait à l'attacher à un anneau de fer rouillé pendant d'une ancienne muraille, mais il se ravisa, haussa les épaules, et laissa partir la bête.
*Je n'en aurai plus besoin. Je suis maintenant...chez moi.*
Chez moi !!!
Mais sa voix était un peu trop faible pour être crédible, et une sourde angoisse lui tenait la gorge. D'après ce que des voyageurs lui avaient raconté durant ces derniers jours de chevauchée, le Roi Obéron n'était plus, et ce qui pour lui avait été deux courtes années avaient été pour lui...
*... Des millénaires. Des milliers d'années. Oh! par la Licorne...*
Il se ressaisit, et entra par les portes de la ville, ouvertes durant tout le jour. Personne ne le reconnut, ni me lui demanda la moindre chose. Il était invisible... Lui, un enfant d'Obéron.
Arpentant, les rues de la ville, il fut d'abord pris de nausée. Comme tout avait changé... Sur les étals des marchands étaient disposés des denrées inconnues, des étoffes aux couleurs bigarrées, des objets dont il ne saisissait pas l'usage. Ambre était si différente, quelques années, siècles, millénaires auparavant... Cité éternelle, certes, mais du temps où les seuls Ambriens étaient Benedict, Osric, Finndo et lui, il y avait beaucoup moins de voyages entre Ambre et les Ombres, beaucoup moins de commerce, aussi.
Mais malgré toutes ces différences, quelque chose restait. Quelque chose qui lui avait manqué pendant son exil en Ombre. Une certaine saveur dans l'atmosphère, une densité d'être, jusqu'aux couleurs qui semblaient tellement... réelles.
Arrivé au bas de la ville en étranger, quand il atteint enfin les portes du Palais, il se sentait à nouveau Prince d'Ambre. A nouveau chez lui. Il inspira une grande bouffée d'air, de cet air si particulier, qui entrait en résonance avec son sang royal, divin. Et il franchit les portes du Palais.