Enfin chez soi ?

Tu arrives dans le grand hall, prolongé de la salle de réception.

Des tas de gens vont et viennent... tu ne reconnais absolument personne.

Un garde du palais t'interpelle poliment.

"A qui ai je l'honneur, Monseigneur ?
Dois je vous annoncer auprès de quelqu'un ?"

Son ton semble circonspect.
Tu comprends qu'à ses yeux, tu n'es rien de plus qu'un inconnu armé, donc vaguement suspect.

Guillaume se redresse et prend un air de sympathique détachement, mais une voix ferme et posée.

*Mieux vaut y aller en douceur*

[b]"Je suis Guillaume d'Ormnya, un cousin de la famille royale. Je suis actuellement de passage en Ambre pour affaires, et bien que logeant dans le bas de la ville avec mes gens, je voulais présenter mes respects au Roi et à sa Cour.

Veuillez donc m'annoncer à l'intendance, que je puisse obtenir audience auprès de sa Majesté au moment qui l'arrange. J'attendrai dans la bibliothèque, et je vous saurai gré de m'y faire monter une collation."

Sur ces mots, Guillaume esquisse un pas, puis se ravisant, il déboucle son ceinturon et confie son épée au planton.

"Si je dois voir le Roi, cette épée sera certainement mieux à sa place sur le râtelier d'armes qu'à mon côté, non ?"

Guillaume finit cette phrase par un franc sourire. Et, après un signe de tête, il s'avance dans le hall, bien décidé à rejoindre la bibliothèque sans encombre.

*Si une chose est bien sûre, c'est que la bibliothèque n'a pas changé de place...*

Le garde hausse un sourcil dubitatif.
Tu peux quasiment lire ses pensées : "Ormnya ? Ca me dit rien du tout..."

Il fait signe à un petit page qui passait par là.

"Je suis navré, mais vous ne pouvez pas accéder à la bibliothèque, à moins d'être un invité personnel de sa Majesté. Il va vous conduire dans un salon où vous pourrez attendre, Messire."

Absolument TOUT te parait changé...tu ne reconnais plus rien (plusieurs millénaires, tu parles ! )

Le jeune garçon t'introduit dans un petit salon, du genre confortable, et t'invite à te mettre à l'aise.

Tu patiente une bonne demi heure... toujours rien.

Je m'enfonce dans un fauteuil, un verre à la main.

*Les gens de la ville parlent du Roi Random. Quel étrange nom... Il faut impérativement que je sache dans quelle disposition il se trouve, et que j'aie une idée de la façon dont les choses tournent ici. Peut-être que je pourrais contacter un de mes vieux frères. Benedict est certainement encore vivant. Mais...*

Mes sourcils se froncent

*... Mais peut-être qu'il savait. Après tout, il n'est jamais venu à ma recherche. Non, ce ne serait pas prudent de le contacter, pas maintenant. Il faut vraiment que je rejoigne la bibliothèque.*

Je me lève d'un pas souple, et tente un rapide regard dans le couloir, tentant d'évaluer mes chances de quitter discrètement la pièce.

Hélas pour toi, il y a deux gardes en faction de chaque côté de la pièce.
Ils te regardent d'un air méfiant. Ils paraissent sur le qui vive.

"Veuillez attendre l'arrivée du capitaine, je vous prie." te dit l'un d'eux.

Je grommelle une politesse et retourne dans le salon

*Bon, visiblement je vais devoir prendre mon mal en patience. Ils se méfient, normal. Normal ? Mmmh, à voir.*

J'examine l'intérieur du salon, à la recherche d'une autre issue éventuelle, et s'il n'y en a pas, je me rassied, et attend.

En cherchant une autre issue, tu devine une porte de l'autre côté d'une grande armoire fermée à clef.
Apparemment elle mène vers la pièce juste à côté.
Le type qui t'a ammené là ne devait même pas connaître son existence.

Je jette un coup d'oeil rapide, mais si ça ne me dit rien je me prépare à rester sagement là qu'on s'occupe de mon sort.

Tu pousse facilement et silencieusement l'armoire, constatant d'ailleur qu'elle est presque vide.
La porte n'est même pas fermée à clef.
De l'autre côté, tu vois une grande pièce tout en long, qui est parfaitement déserte.
Apparemment, c'est une salle à manger, plutôt sobre.
Deux portes donnent sur le couloir, tout prêt des gardes... mais une porte au fond donne de nouveau sur la pièce d'à côté.

Que fais tu ?

Avec un soupir, je retourne dans la salle de réception, et j'attend.

Au bout d'une dizaines de minutes environ, le capitaine revient, accompagné de cinq autres gardes prêts à faire usage de leurs armes.
Son visage n'a plus rien d'amène.

"Monsieur, sachez qu'il n'existe aucune ombre répertoriée du nom d'Ormnya, et que le roi ne connaît aucun Guillaume.
Veuillez nous livrer les vrais motifs de votre présence !" dit-il d'un ton autoritaire.

Nullement impressionné, je lui fais un grand sourire

Ce n'est pas parce que vous ne connaissez pas une Ombre qu'elle n'existe pas. Et si je suis un cousin de la famille royale, cela n'implique pas nécessairement que Sa Majesté me connaisse. Comme je vous l'ai dit, je suis ici pour rencontrer le Roi, je vous ai confié mon arme, et je ne vois pas quelle sorte de menace vous redoutez.

J'appuie mon geste en esquissant un léger pas sauté, suffisant pour montrer aux gardes que sous le tissu que je porte il n'y a pas d'armes.

Je demande seulement une audience. Si ce n'est pas possible, rendez-moi mes effets, et je m'en irai aussi vite que je suis venu.

Devant leur manque de réaction, je me rapproche d'eux, l'air confiant, mais en essayant de faire sentir ma majesté de prince d'Ambre.

Alors ?

Tu vois que le capitaine hésite sur la conduite à tenir.
Tu ne le sais pas, mais il est fréquent depuis quelques temps que de parfaits inconnus arrivent un beau jour au palais en déclarant être des fils d'Ambre... et parfois, ils le sont effectivement.
Le problème, c'est qu'à cause de cela, n'importe quel nouvel arrivant peut entrer dans ce palais comme dans un moulin, ce qui a pour effet de faire s'arracher les cheveux aux gardes... ils doivent faire attention et bien peser leur décision : le moindre pouilleux malpoli qu'ils s'apprêtaient à refouler pourrait bien s'avérer être un fils de Bénédict.

Le capitaine donc, prend l'expression typique du gars qui songe avec mélancolie que la vie était plus simple avant (un sentiment qu'hélas toi aussi tu connais bien).
Il finit apparemment par conclure que cette affaire est au delà de ses compétences.

"Bon, suivez-moi.
Le roi est très occupé ces temps ci, je ne sais pas si il voudra vous recevoir, aussi je ne peux rien vous promettre."

Lui et ses hommes t'escortent, tout en restant vigilants, jusqu'à une pièce du troisième étage.
Vous vous arrêtez devant une grande porte à double battant.
Le capitaine te demande d'attendre sur le seuil, puis il frappe poliment et entre.
Quelques secondes plus tard, il revient, accompagné d'un petit homme aux cheveux blonds paille, qui semble quelque peu agacé.
Il te dévisage de la tête aux pieds d'un air à la fois curieux et légérement suspicieux.

"Je suis Random." annonce t-il simplement.
"Et vous ? Qui êtes vous, et quelle est la raison de votre présence ici ?"

Je prend une pose plus détendue et jette un oeil au garde, avant de considérer Random d'un regard franc et amène :

"Random. Je suis Guillaume. Guillaume d'Ambre"

Je laisse un silence pour épier une réaction à mon nom, puis je continue.

"J'ai appris que mon Père et Sire, Obéron, était mort. Je suis venu me recueillir sur sa tombe pour lui rendre un dernier hommage. Je serai ensuite heureux de mettre mon épée au service de la Couronne d'Ambre, après de longue années à la servir dans les Ombres."

J'adresse à Random un sourire grave.

"Et maintenant, mon frère, me diras-tu où est enterré notre père ?"

Random te fixe, le sourcil mi levé, l'air plus que dubitatif.

"Je ne connais pour ma part aucun Guillaume." te dit-il.

"Vous dites être de ma famille... et fils d'Obéron ?
Je n'ai jamais entendu parler de vous, ni par mon père, ni par mes frères.
Comprenez donc, Guillaume, que je peux guère vous croire sur parole."

Ce jeune roi n'est visiblement pas encombré par l'étiquette...

Je hausse les épaules.

"Et moi je ne vous demande rien, si ce n'est la localisation de la tombe de mon père. Si la Couronne n'a pas besoin de mes services, je ne compte pas mendier quoique ce soit. Dîtes-moi simplement où trouver Obéron, et si Ambre n'a pas besoin de moi, je m'en irai."

Mon corps se détend quelque peu, et j'esquisse un sourire.

"Et si vous voulez vérifier mon existence, je vous suggère de faire faire quelques recherches dans la bibliothèque, ou de parler de moi à Benedict. Et maintenant, Random, auriez-vous l'amabilité de m'indiquer la sépulture d'Obéron ?"

Random hausse le sourcil, perplexe.

"Je n'ai jamais trouvé trace de votre nom dans l'arbre généalogique d'Ambre.
Et pourtant, j'ai fait des recherches en ce sens il ya peu de temps, afin que celui ci soit remis à jour.

Donc... soit vous êtes un menteur particulièrement culotté... soit on a fait disparaître toutes traces de votre existence au sein de votre propre famille.
Dans les deux cas, cela mérite approfondissement avant toute autre chose.

Vous dites que Bénédict vous connait ?
Nous allons vérifier cela de suite.
Attendez une minute, voulez vous ?"

Random s'éloigne un peu le long du couloir, et sort de sa poche ce que tu devine être un jeu d'atouts.
Il te tourne le dos et échange quelques propos que tu n'entends pas.

Soudain, tu le vois tendre la main, et Bénédict apparaît dans un arc en ciel.
C'est forcément Bénédict, pas de doute possible, mais il paraît si différent de celui que tu as connu... plus vieux, plus hautain... plus sombre aussi.
Tu remarque immédiatement l'absence de son bras droit.

Bénédict te regarde de haut en bas, avec un air parfaitement inexpressif.