y a du soleil et des nanas

[de la chambre de Kernos enfin Judith au paradis des bronzés]

Son armure se transforme alors en maillot de bain style début du siècle, une sorte de justaucorps bariolé, Nighwish faisant la gueule comme à son habitude.

Le monde dans lequel débarque Matthias est paradisiaque... Certes Ambre est en danger, encore me direz vous ! Certes toutes ces mines grises et austères prédisant le pire, dont il fit lui même partie un temps lui manqueraient... pas. Au moins il n'aurait pas l'impression de discuter avec le portrait de la grand tante Agathe... Pour sur ça va lui changer la vie ça. Tient pour pas se sentir trop seul il l'a pris avec lui le portrait de Grand Tante Agathe. Il le colle sur un palmier et pense en faire plus tard une sorte d'artefact, le genre de babiole qui parle quand on lui cause. Il étend sa serviette de bain, va faire trempette dans le lagon bleu à la recherche de la pin'up du coin éplorée, victime d'un odieux naufrage. Et comme par magie (le sort chance aidant), voilà que débarque le sosie de Monica Belluci. Ah les vacances, enfin ! L'hidalgo rouquin va faire un brin de causette et plus si affinité derrière un palmier.

Après avoir communiqué et plus si affinité. Le rouquin fait une petite séance de barbotage dans l'eau sous les rires christallins de sosie Monica. Puis la faim se faisant repère quelques gros crustacés, genre crabe et homard, les attrapent et les fait frire. Petit dîner romantique sur la plage au coin d'un feu de bois. Sans doute une journée idyllique. Matthias trouve décidément la vie d'un ambrien assez satisfaisante, son monde natal ne lui manquait pas outre mesure, et son monde d'adoption lui promettait beaucoup d'escapades de ce genre.

Après un coucher de soleil paradisiaque et quelques gouzi gouzi avec sosie Monica, l'ambrien prit congès de ce petit monde perdu et se promit d'y revenir très prochainement, il commence à modifier les ombres autour de lui quand il entend un cri sur la plage. Il interrompt son voyage pour revenir sur son île perdues et trouve deux créatures peu ragoutantes, à mi chemin entre le crabe et le poulpe tenté de saisir sosie Monoca. Matthias sort son épée et ceux malgré les protestations véhémentes de cette dernière qui prétexte avoir déjà servi à cuisiner les bestioles de la mer et sert à autre chose qu'à couteau à rotissoir. Cris redoublés de la Belle, Matthias explique posément à Nightwish que les morceau de métal pensant n'ont pas à causer en plus... Non mais !

Les bestioles de dessous la mer apperçoivent fort opportunément l'ambrien, sosie Monica ayant décidé de courir dans sa direction. Nightwish insiste pour buter la pleureuse et repartir, comme ça dit 'elle z'auront le repas déjà servi. Matthias se passe sa senestre sur le visage, visiblement las des arguments de son extension métallique mal pensante. La jeune fille se plante devant le fils de Fiona et cherche à le prévenir du danger éminent en sautillant sur place et en agitant sa frêle menotte en direction des crustacés géants, fils de la créature du Lagon. Pris entre les tu vois tu aurais dû l'occire proprement maintenant elle te fais perdre de l'acuité auditive de Nightwish et les hurlements hystériques de sosie Monica, Matthias ne sait plus ou donner de la tête.

Il écarte d'un revers de la main la victime expiatoire des monstres et plante Nightwish (coup d'estoc) toujours en train de blablatter sur sa misérable condition de dieu ignoré par un porteur malsain. La lame perforant le crâne du premier crustacé fait bloublouter un temps l'arme-dieu, d'un geste sec il prolonge l'action en sabrant la moitié du visage dans lequel et coincé l'arme pour finir par un coup de taille dans la nuque de crustacé deux, décapitant les rejetons perdus d'un profond qui s'ignore.

Un curieux malaise tout à coup l'envahi, i lse tourne à moitié et constate que sosie Monica, est bie nmoins ragoutante que tout à l'heure, derrière ce corps de naïade se cache en réalité une sorte de créature écailleuse, chaotique.

Matthias a juste le temps de sortir une de ses tirades mémorables qui feront date dans l'histoire d'Ambre

"Ben merde alors..."

Avant de parer une avanche de coup d'épée de la dites créature, sous les récriminations de Nightwish gloussant de plaisir, enfin éructant serait le terme adéquat

"Tu vois je te l'avais bien dit, mais tu ne m'écoute jamais, comme d'habitude..."

La créature, haute de plus de 2m, possède quatre bras, chacun munie d'une épée, et une longue queue terminée par une sorte de dard. Sa peau est écailleuse et parcourue d'ergots acérés.
Elle se bat en poussant des cris suraigus, sortes de chuintements rageurs, à mi chemin entre le feulement de chat en colère et l'alarme d'une voiture.

Elle n'a vraiment plus rien de Monica Bellucci (à part la nuisance sonore...).

En tous les cas, elle semble vraiment très remontée envers l'ambrien : ses quatre épées battent l'air furieusement, ne laissant aucun répit à Matthias (car, en plus d'être grande et forte, la créature est également une très bonne épéiste), et sa queue bat l'air en tout sens, cherchant à atteindre son adversaire.

Se concentrant sur sa défense, ne laissant aucun interstice entre sa peau et la furie des éléments métalliques, l'ambrien a le désavantage de ne pas connaître le terrain et l'avantage d'avoir pris sur lui quelques objets propre à lui assurer la victoire.

Comprenant qu'on s'épuise d'avantage à défendre qu'à attaquer, il renverse petit à petit la situation, brisant le rythme de ses défenses, devenant de plus en plus agressif dans ses parades. Il reste au contact et cherche à faire douter son adversaire en avançant, l'allonge de la créature est supérieure à la sienne, mais il a besoin pour réaliser son plan d'avancer, il accepte la première blessure, faisant confiance à son armure. Puis croisant le regard de la démone, il rive ses yeux dans les siens et lance un mot de pouvoir : élancement fulgurant au niveau du genoux droit. L'assise bancale de la chaosienne lui donnera un très bref avantage, le seul dont il puisse profitter. Il tranche la cuisse de la dame sur une bonne largeur (dégât mortel). Nightwish bondit presque dans sa main lorsqu'il exécute une volte offensive parant les deux assauts de sosie Monica et qu'il sectionne proprement l'un des bras de la créature. Le sang coule désormais à gros bouillon. Il a pris l'avantage, et presse au contact, se servant du long corps de la chaosienne qui ne peut désormais plus bénéficier de son allonge pour coordonner ses feintes.

Dans un râle de colère

"Rend toi, et je ferai honneur à ton courage en t'épargnant !"

[HRJ] J'ai utilisé mon rang classé en psyché pour lancer le mot de pouvoir... Ne connaissant pas les attributs de la créature dis moi si la scène te paraît plausible[/HRJ]

La créature, bien que privée de l'un de ses bras, boitant et saignant en abondance, ne semble pourtant ni épuisée, ni désemparée.

A la surprise de Matthias, elle continue à ferrailler comme si elle ne ressentait rien !

Citation :: "Rend toi, et je ferai honneur à ton courage en t'épargnant !"

En entendant ces mots, la créature émet un éclat de rire très déplaisant à entendre.

"M'épargner, voyageur ? Hahahahahaha ! Dans une minute, c'est TOI qui va me supplier pour que je t'épargne !"

Matthias bloque une attaque au chef, laisse filtrer une attaque de taille vers son flanc comptant sur la protection de son armure pour sursoir aux dommages collatéraux et prolonge sa parade par une attaque visant la clavicule droite de sosie Monica. Son coup touche, tranche net un autre bras, et à la manière des samouraï prolonge son attaque brutale en inclinant la lame vers la cuisse de la donzelle reptilienne.

Un bruit sourd provient de Nightwish et une fine et mortelle dentelure se met à vrombir de manière audible, fonctionnant comme une tronçonneuse, la lame noire mort dans la chair et arrache muscles, tendons, cartilages et os sans se soucier du ressentir de son propriétaire, une joie sauvage envahit la rapière aux sombres éclats

Matthias quand à lui adresse à son interlocutrice et ex amante, d'un air faussement mari.

"Vous disiez... Croyez bien que je déplore la situation. "

A son arme, par lien télépathique

*Stop, je t'ai pas demandé d'employer les grands moyens... Triple buses, comment savoir ou je suis si tu truicides la seule source d'informations que nous ayons sous la main.*

Vrrrrrrrrr igniaouuuuuurt vrrrrrrr

Une petite voix métallique, miellleuse et un brin sadique lui répond par télépathie

*J'ai tranché l'os, tiens et la jambe aussi.*

La créature pousse un atroce chuintement et tombe à genoux (enfin, sur le genou qu'il lui reste, pour être exact, Nightwish n'ayant effectivement pas fait le travail à moitié)alors que son second bras tranché s'en va rejoindre le premier par terre. Les deux épées restantes continuent à battre l'air, mais d'une manière si désordonnée qu'elles ne présentent plus guère de risque pour l'ambrien.

Matthias ne peut que constater l'étonnante vitalité de la créature, qui, malgré son état physique déplorable et la douleur qui se lit sur son visage, semble vouloir continuer le combat.

La créature reptilienne finit tout de même par choir totalement, le dos au sol. Elle tressaute un moment, dans un effort désespéré pour se relever, mais ses forces déclinent rapidement.

Le sang coule à flot de son horrible blessure à la cuisse. La créature n'en a plus guère pour longtemps, à peine quelques minutes. Pas besoin d'être un médecin éminent pour l'établir : l'artère fémorale est tranchée. Que dis-je tranchée ? Elle est arrachée, broyée, tronçonnée, écrasée, bousillée au delà du possible...

Navré, Matthias regarde Sosie Monica perdre peu à peu vie et couleur

*Merde... Pourquoi faut-il que toutes mes histoires finissent, enfin commencent par un bain de sang... Je présume Nightwish que tu es heureuse tu as eu ta part de sang.*

L'arme sussurre à la psyché renfrognée de l'ambrien un trop hâtif

*Voui.*

Matthias se penche constate les dommages irréversibles, un garrot alors que la moitié de son sang a déjà gorgé le sable fin de la plage... Illusoire. Il récupère les morceaux de l'anatomie contrariée de la belle, et les replacent aux endroits. Si la créature à des capacités de régénérations elle fera elle même la soudure nécessaire, dans le cas contraire... Une victime de plus à mettre au compte du dérigion.

Il jette un coup d'oeil au alentour, puis poursuit d'une voie mausade.

"Sincèrement désolé pour cet accrochage, pourquoi teniez vous tellement à m'affronter ?"

Le créature regarde l'ambrien droit dans les yeux, d'un regard encore ardent de haine, mais d'une haine mêlée d'inquiètude et de chagrin.
Lorsqu'elle ouvre la bouche, sa voix est redevenue humaine.

"Elle avait prévu depuis longtemps ta venue. Mais j'espèrai... j'espèrai que tu ne viendrais jamais !"

Sosie Monica, qui, au seuil de la mort reprenait progressivement son apparence première, eut une quinte de toux qui s'acheva en crachotement ensanglanté.

"Mais j'avais tort bien évidemment... elle ne se trompe jamais. Jamais." reprend elle d'une voix résignée.

"Je t'ai tendu un piège pour que tu n'arrive pas jusqu'à elle. Mais j'ai échoué. On ne peut aller contre le Destin."

L'émotion n'ayant jamais été le fort d'un Tanaephisien moyen, Matthias ne déroge pas à la règle ancestrale. Il la coupe abrupt

"En effet."

Il essuit la lame de son arme à l'aide d'un mouchoir, prenant soin de ne pas se couper, d'une voix neutre

"Et comment s'appelle celle qui m'attend, celle qui t'envoya vers un si funeste destin."

"Tu fais fausse route, voyageur, elle ne m'a nullement envoyée. Contrairement à moi, elle se résigne face aux caprices du Destin. L'idée de t'arrêter était de moi et de moi seule." répond la femme d'une voix qui n'est plus qu'un murmure.

"Mais c'était une mauvaise idée. la preuve : j'ai échoué. Et maintenant... je vais mourir."poursuit-elle.

"Mais j'aurai au moins la satisfaction... de ne pas mourir... avant d'avoir... tout tenté."

Un brusque pressentiment saisit l'ambrien, mais hélas trop tard. La femme, encore à moitié reptilienne, se redresse d'un seul coup, chose dont jamais Matthias n'aurait pu la croire capable, vu son état physique.

Nightwish réagit immédiatement et transperce sosie Monica de part en part.
Ce qui est largement suffisant pour l'envoyer ad patres pour de bon... mais pas pour éviter à Matthias de se faire transpercer le pied par le dard que la demoiselle portait au bout de sa longue queue écailleuse.

Sosie Monica retombe au sol, complétement morte cette fois ci.
Mais elle ne part pas sans laisser à son ancien amant un souvenir pour le moins cuisant. En effet, même si la blessure causée par le dard n'est guère plus qu'une égratignure pour l'ambrien moyen, le poison qu'il contenait est, lui, redoutablement efficace, même sur un ambrien.

Le poison est si violent et rapide que Matthias n'a même pas le temps de sortir un atout de son paquet. Il se sent gagné par une paralysie totale, qui remonte à toute vitesse le long de sa jambe pour gagner en moins de dix secondes son corps tout entier. Sa vue se brouille alors qu'il tombe par terre, totalement impuissant et pris au dépourvu.

Avant de perdre connaissance, Matthias aperçoit, à travers la purée de pois que sa rétine envoie péniblement à son cerveau, une silhouette qui semble accourir vers lui.

Et ensuite, le trou noir.

Immobile et ne pouvant pas faire grand chose, perte de conscience oblige, Matthias est à tes ordres et en ton pouvoir cher Meujeu

Quelque chose, au loin.
Un son ?

On s'est connu
En bas des marches
Du palais
Tout en bas de l'escalier de glace

Non. Une chanson... lointaine, iréelle, comme un rêve.

Tes pieds dansaient
nus sur la neige
Et tu chantais cet air plein de malice et de grâce

Matthias l'entendais plus distictement maintenant.
Son esprit émergeait à peine de la brume où il venait de passer un temps totalement indeterminé. Trois minutes, trois heures, trois jours, qu'en savait-il ?

Ses sensations lui revenaient tout doucement.
Les informations parvenaient paresseusement à son cerveau, alors que la voix, juste à côté de lui, continuait de chanter.

Ôte maintenant
Tes souliers
Et chausse à ton pied
Quelques pelotes de nuées
Car ici désormais
Est la demeure d'un ciel
La demeure d'un ciel

Matthias était couché sur une surface relativement confortable.
Tout son corps était désagréablement engourdi (mais, après reflexion, c'était toujours mieux que totalement paralysé comme précédemment), et il se sentait considérablement affaibli et vaguement nauséeux.
Quelque chose d'humide et de frais était posé sur son front.
La voix, quand à elle, était harmonieuse et empreinte d'une grande douceur.

Car ici désormais
Est la demeure d'un ciel
La demeure d'un ciel

Matthias ouvrit les yeux, mais ne vit rien d'autre qu'un plafond.

"Oh. vous êtes réveillé."

Tournant la tête, l'ambrien aperçu celle qui venait de parler.
C'était une petite fille, de douze ou treize ans environ, aux longs cheveux noirs ondulés. Son visage, où brillaient de grands yeux d'un noir d'encre, était d'une pureté et d'une beauté incroyable, à tel point que Matthias se demanda un instant s'il n'avait pas face à lui une poupée grandeur nature. Un tel visage ne pouvait nullement être humain.
Mais le plus incroyable n'était pas là.
Cette petite fille était assise en tailleur, confortablement adossée contre la fourrure abondante d'un chat au pelage tigré si énorme qu'il aurait pu servir de monture à l'ambrien. Pour l'instant, à l'instar de tous les chats de l'univers, il somnolait, couché en boule, vivante image de la paresse.

Au vu de la surprise qui s'affichait dans le regard de Matthias, la fille poursuivit :
"Ne vous inquiètez pas, il ne vous sera fait aucun mal ici. Votre épée est posée à côté du lit."

Matthias fait mentalement un examen globa lde so nétat physique, il s'efforce de bouger ses extrémités, les doigts répondent... trop lentement à so ngoût, les jambes, ibid. Pas donner l'impression d'être dans un état de faiblesse avancée.

Il se redresse péniblement et cherche une position assise, ramassant son arme, dressant ànouveau u nécran psychique. Il vérifie que son derme protecteur est toujours à sa place puis se masse le coup et vagit péniblement

"J'suis navré pour votre amie, voulais pas en arriver là."

Il laisse un peu de temps s'écouler, gagner du temps, lui permet de se renforcer, de minutes en minutes... Poursuivre la conversation, coûte que coûte, tenir le fils pour surnager.

"Vous êtes la prophétesse, la pythie que je dois ausi occire pour un raison que j'ignore. C'est pas dans mes habitudes. Si vous me garder en vie c'est que les prophéties ne sont pas toujours vrai, n'est-ce pas ?"

Il la regarde de son petit air futé

"Vous avez besoin d'un protecteur, vous avez fait croire à l'autre, à la femelle serpentiforme qu'un autre viendrai pour menacer vôtre vie et vous avez joué sur sa fibre maternelle, je me trompe..."

Même si son analyse était totalement dénuée de fondement et un brin extravagant, il fallait qu'elle croit cette configuration de pensée auprès de l'ambrien.

La petite fille regarde Matthias, le visage inexpressif.

"Non. Vous n'y êtes pas." répondit-elle avec un sourire aimable.
"Vous n'êtes pas venu pour me tuer. Et je n'ai pas besoin d'un protecteur.
Enfin, du moins...." Elle caressa l'énorme chat, qui se mit à ronronner. "... pas d'un deuxième."

"Vous ne devriez pas vous lever déjà, vous êtes encore trop faible, et vous avez encore de la fièvre. C'était un poison violent... même pour vous.
Reposez-vous, vous êtes ici chez vous.
Vous n'avez rien à craindre de moi, au contraire."

Elle se leva et tendit à Matthias un grand verre d'eau.

"Je m'appelle Antigone.
Je suis l'Amaraat Sil. La Porteuse de Mauvaises nouvelles.
Et vous vous êtes Matthias."

Il prend le verre, le pose à côté

"Dois je redouter quelques mauvaises nouvelles à mon tour Amaarat Sil ?"

"Ou notre plaisante conversation n'est qu'une coincidence fortuite..."

Matthias observe le visage de poupée de son interlocutrice, curieux.

"Il n'y a pas de coïncidences fortuites, Matthias.
Il n'y a que l'avenir. L'avenir, c'est ce qui se passe.
Et moi, je le sais. C'est mon rôle de donner les bonnes et les mauvaises nouvelles.
Et il ne sert à rien de les redouter. Ca ne les empêche pas d'arriver.

Mais je sais qu'il n'est pas aisé de croire au Destin.
C'est si... perturbant de songer que tout est déjà prévu, et que quoi que l'on fasse, on ne pourra en aucune façon infléchir le parcours qui nous a été tracé."

Une ombre de chagrin passa dans les yeux d'Antigone.

"C'était ma soeur, vous savez.

Mais je ne vous en veux pas.
Ca devait se passer ainsi.
Je savais que ça se passerait ainsi."

"Je n'avais pas de raison de l'occire, vous lui avez prédit que je mettrai un terme à sa vie. Elle a crû bien faire pour vous protéger, et se sauver. Par curiosité qu'est ce qui m'attend de déplaisant dans un avenir proche."

Il agite sa main, parlant au moins autant avec sa gestuelle exagérée qu'avec sa bouche

"Manière de savoir."

Ralentissant quelques peu l'outrance de ses gestes. Il reprend un ton plus mesuré.

"Votre nature est chaosienne n'est-ce pas ? Que faites vous si loin des cours. A moins que je me soi égaré bien trop loin en ombre."

"Vous voulez rééllement connaître votre avenir ? En êtes vous sûr ?"

Demanda la petite fille en regardant Matthias droit dans les yeux, d'un air grave.

"Imaginez que je vous annonce que dans 5 minutes, vous casserez ce verre (elle désigna celui que Matthias venait de refuser) et vous blesserez à la main. Et que je vous annonce ensuite votre mort inéluctable, dans des circonstances douloureuses, après avoir échoué là où vous vouliez plus que tout réussir...

Imaginez ensuite que vous cassiez effectivement le verre...

Quel sera alors votre vision de votre propre existence, sachant que malgré tous vos effort, vous échouerez... ?"

Matthias lui adresse un sourire

"Je n'y tiens pas vraiment, pas plus que casser ce verre, donc l'avenir attendra aussi. Par contre vous faites bien des mystères sur votre nature alors que vous semblez très au fait sur la mienne.

Qu'attendez vous de moi au juste. Vous n'avez pas épargné la vie de l'assassin de votre soeur par pure bonté d'âme ou pour satisfaire au loi du Dharma. Qu'attendez vous de moi."

Le visage de l'ambrien s'est quelque peu durcie lorsqu'il lâche ces derniers mots.

Antigone agita la main en un geste gracieux et apaisant.

Ne vous impatientez pas, Matthias, je suis toute prête à répondre à vos questions, autant que faire se peut... car je n'ai pas toutes les réponses, et, parmi les réponses dont je dispose, il en est certaines que vous n'êtes pas à même de comprendre (Ceci dit sans vous froisser).

Ainsi, je ne désire nullement vous cacher ma nature.
En réalité, je ne la connais pas.
Je n'ai pas le souvenir d'un logis, de parents où d'un pays natal.
Mes souvenirs les plus lointains sont vagues. J'ai erré, dès mon plus jeune âge, dans des paysages chaotiques et changeants.
Enfant perdu des Ombres (car c'est ainsi que vous les nommez, n'est ce pas ?), j'ai visité nombre de mondes, à la recherche de celui qui voudrait bien m'accueillir.

J'ai appris, j'ai espéré en vain, j'ai souffert... j'ai vécu les tourments et la solitude de qui connait le malheur par avance.
J'ai été haïe et maltraitée dans de nombreux endroits. Peu de personnes sont prêtes à accepter la vérité de leur Destin. Les gens ne veulent pas qu'on leur raconte leur avenir, il veulent qu'on leur raconte ce qu'ils ont envie d'entendre.
Mais je ne pouvais le deviner. J'était si petite...

Et puis un jour, je suis arrivée ici, dans ce monde appellé Lunne. J'avais 8 ans.
Les gens de Lunne m'ont recueillie et adoptée comme l'une des leur.

Ici, j'ai trouvé affection et équilibre. J'ai appris à aimer ce monde et à m'y sentir chez moi."

La petite fille marqua une coupure dans son récit.
La porte de la pièce s'ouvrit sur une femme portant un plateau, qu'elle déposa sur une petite table à côté de Matthias, avant de repartir aussi silencieusement qu'elle était venue.
Le plateau contenait un repas complet, ainsi que de l'eau et du vin. Le tout avait l'air délicieux.
Alors que les odeurs alléchantes de nourriture arrivaient aux narines de Matthias, ce dernier se rendit compte qu'il avait effectivement très faim.

"Si vous êtes suspicieux, je veux bien y goûter avant vous, si cela peut vous convaincre." précisa Antigone.

Elle semblait attendre la réaction de l'ambrien avant de poursuivre son récit.

La commissure des ses lèvres se dérident devant la poupée.

Il place son plateau repas entre lui et la gamine, lui faisant son petit numéro de charme à la Bleys

"Si vous me faite l'honneur de votre compagnie, je serai le dernier des goujats de mépriser si plaisante proposition."

"Mais je vous en prie poursuivez, mon appétit peu bien attendre encore un peu, votre récit me paraît autrement plus savoureux que les cuisines d'Ambre..."

Il glisse négligemment

"A propos qu'elles sont vos rapports avec le Grand Tout ça ?"

La petite fille s'assoit sans plus de cérémonie au bord du lit et sert un verre de vin à Matthias.

Mes rapports avec Ambre ?
J'en ai eu quelques uns par le passé.
Je suis une oracle dont la renommée va au delà de l'Ombre où je vis. Certaines personnes importantes ont eu recours à moi; la plupart, je vous l'avoue, venaient de ce que vous et vos semblables nommez le Chaos.
Mais un jour un homme nommé Brand est venu me consulter. J'ai tout de suite senti qu'il était différent de tous les hommes que j'avais pu rencontrer. Je savais qu'il avait beaucoup à m'apprendre sur la nature de l'univers et sur le fonctionnement des Ombres. Je savais aussi qu'il était fou et dangereux.
Mais, lorsque je me suis plongée dans la vision de son avenir, ce fut pour découvrir une chose incroyable, qui bouleversa totalement ma conception du Destin.

J'ai répondu aux questions de ce Brand, et, en échange de mon aide, j'ai fixé mon prix : la connaissance.
Ainsi, il m'a expliqué la véritable nature d'Ombre, d'Ambre, du Chaos et des Ambriens. Il m'a parlé de la Marelle, des Atouts et de votre famille.

Puis il est reparti, et je n'ai plus entendu parler d'Ambre.

Mais, il y a quelques mois, les choses ont changé. Un homme dont je ne connais pas le nom est venu à Lunne, et y a créé quelque chose dont j'ignore la nature exacte. Cette chose est en train de bouleverser totalement cette Ombre. Des créatures mortellement dangereuses apparaissent, le climat est perturbé par des tempêtes violentes et surnaturelles, des régions entières se transforment ou disparaissent... On dirait que la structure elle même de Lunne se modifie.

Cette chose qui se trouve à l'Est... elle est étrangère à ce monde. Elle est en train de l'absorber. Bientôt, il ne restera plus rien de l'Ombre Lunne que nous avions connue.

Mais il reste toutefois une chance de changer les choses.
Je savais qu'un autre ambrien viendrait un jour, et qu'il serait en mesure de nous venir en aide. C'est pourquoi je vous attendais, Matthias."

Matthias se masse le bas du visage et sa barbe naissante.

"Je vais voir ce que je peux faire... Mais vos dons ont sûrement trouver le comment arrêter tout cela. Nous allons donc travailler de concert, chère associée. Après cela, si nous sommes toujours vifs, je vous emmènerai avec moi. J'ai besoin d'un compagnon de route qui en sache plus que moi même sur le multivers.

Bien, Antigone, si vous m'en disiez plus sur cet ustensile étrange, j'ai comme qu idirai l'étrange pressentiment que Jurt n'est pas innocent dans cette étrange affaire. Je verai comment la désactiver, il doit puiser sa force de quelque part et m'es avis que celle ci vient des implants qu'il a essaimé au travers des ombres de la Marelle, il veut corrompre ainsi les shémas primordiaux de l'ordre au profit de ceux d'un nouvel ordre: la Marelle de Corwin. Je pense que le Chaos n'est pas mieux loti que ma Grand Mère."

Il boit une rasade d'eau et finit son repas

"Nous discuterons de tout cela chemin faisant..."

Il fait quelques étirements, s'assurant du fonctionnement de son corps, visiblement toutes traces de venin veanit de disparaître

"... Au fait pourquoi votre soeur a t'elle voulut me suprimer, elle prétextait que je vous mettai en danger, vous ..."

A l'écoute de cette phrase, le visage d'Antigone se ferme quelque peu et elle baisse les yeux, trahissant ainsi le peu d'envie qu'elle a de répondre à cette question.

Elle finit tout de même par répondre.

"Cet homme nommé Brand, lorsqu'il a obtenu de moi les réponses qu'il désirait, il a... essayé de me tuer."

Matthias comprit qu'elle n'en dirait pas davantage à ce sujet, mais il pressentait qu'elle ne lui disait pas toute la vérité.

"En ce qui concerne la source des perturbations, je ne peux hélas pas vous dire grand chose de plus.

A l'est d'ici se trouve une cité en ruines. Il s'agit d'Hélio, qui était la capitale du pays il y a de cela 200 ans.
A cette époque là, Lunne a connu un conflit politique majeur : il y eu un grand désaccord entre le roi et son fils, qui devinrent ennemis. Le pays s'est scindé en deux : à l'ouest, le roi, et à l'est, son fils rénégat, le Prince Hélios.
Ce dernier fonda Hélio, qui était vouée à devenir la capitale du nouveau royaume de l'est.
Il y eu une grande et très longue guerre, qui se solda par la défaite du prince. Le roi fit détruire la ville d'Hélio et ordonna qu'elle soit désertée et oubliée à tout jamais.
Depuis ce jour, Hélio est une ville morte.

C'est à cet endroit que se trouve l'origine des perturbations. Les gens d'ici, faute d'un terme plus précis pour la qualifier, appellent cette chose la Source.
Personne ne connait sa nature véritable, car il est extrêmement difficile d'approcher Hélio depuis l'apparition de la Source.
Des créatures très dangereuses en peuplent les abords, et il s'y produit des phénomènes étranges et inquiètants.

Je ne peux vraiment pas vous en dire plus. Croyez bien que je le regrette."

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