Piégée en Ombre

Opale finit par se réveiller, sur un sol froid et dur, sa tête tourne encore à cause d'un violent coup sur le crâne, qu'elle a reçu sitôt posé un pied dans cette sorte de salle de garde, peuplée d'être hideux aux faces grimaçantes, mais peut être était ce juste un masque ou la forme de leur casque ?

Plongée dans une obscurité totale, elle teste la longueur de ses chaines en frappant le sol, essayant de déterminer par résonnance la taille de sa cellule, son ouïe fine étant particulièrement exercée à déceler ce genre de détail, qui peut avoir son importance, lorsqu'on lance un couteau sur une cible vivante, les yeux bandés...

Le noir ne lui fait pas peur, elle n'a de toutes les façons jamais eu peur du noir, et lorsqu'elle erre sous un ciel nocturne à la recherche de compagnie, il est bien souvent celui qui l'aide à se dissimuler, pour mieux observer le cours des vies qui ne lui appartiennent pas .

On lui a bien entendu ôté ses armes et son jeu d'Atout, mais elle n'est pas dénué de talent en ce qui concerne les moyens de se libérer de chaine comme celle ci, quelques guildes de voleur lui doivent leurs meilleures années, et elle a aussi visité quelques prisons du temps de sa jeunesse.

Une crise d'angoisse l'étreint soudain, au souvenir de ces jours lointains.

Le retour sonore donnant quelque chose de vraiment étrange, Opale décide d'en avoir le coeur net, et se risque à éclairer un peu la scène d'une flamme naissante d'une dizaine de centimètres qui apparait dans la paume de sa main.

* Me voilà bien avancée ! *

Opale est un peu dépitée, autant pour s'être fait avoir, que de savoir qu'un traître puisse agir impunément au sein même du chateau d'Ambre.

* J'ignorais tout simplement que de telles cartes puissent exister, même Fiona ne l'a jamais mis en garde contre un tel danger *

Elle se rappelle vaguement la menace dont lui a parlé son père, mais ne comptant pas restée plus longtemps, elle n'y a prêté qu'une oreille distraite, cela devait avoir un rapport avec des troubles dans les Ombres ?

* Peu importe ! *

Il lui fallait se tirer de là et au plus vite.

Opale examine plus attentivement les chaines et particulièrement l'attache métallique de son poignée, et celle qui la retient au sol, puis elle décide de tester la résistance au feu du point d'ancrage.

Après s'être massé l'arrière du crâne, et calmé un peu ses maux de tête, elle se concentre sur la jointure de l'anneau au sol, elle doit provoquer un choc thermique qui fera travailler l'anneau, en élevant sa température le plus rapidement possible, et en frappant avec force le sol froid.

Elle répète l'opération jusqu'à ce que l'anneau cède...

Observant le moindre détail de son environnement, Opale se demande bien ce qu'elle fait dans cette galère.

* Mais qu'est ce qui m'a pris de revenir à Ambre ! *

Opale se tient droite comme un "i" les bras ballants le long du corps, comme allourdis par le poids de la chaine, le bord inférieur de sa jupe cachant négligemment l'anneau brisé, elle hurle à plein poumon pour faire venir quelqu'un.

- Hé ho ! il y a quelqu'un ?
Je veux qu'on m'apporte tout de suite à boire et à manger !

Elle a encore quelques atouts dans sa manche, mais Opale ne souhaite les employer qu'en dernier recours, si elle a la possibilité de s'échapper sans dévoiler une part de ses secrets, elle ne s'en portera que mieux

Il lui faut avant tout savoir par où se trouve la sortie, et voir la tête de ses gardiens et leurs uniformes lui donnera peut être une idée de l'endroit où on la retient.

Les minutes passent et elle réitère son appel, sa voix chargée de colère.

* Un démon ! *

Opale parait encore diminuer de taille devant le démon souffreteux qui se présente devant elle, mais en une dizaine de secondes, elle a pu suffisamment l'étudier pour se faire une opinion d'un point de vue martial :

Evaluant ses capacités de mouvement, les angles d'attaque possible et leur amplitude, ainsi que la portée de chacune des armes naturelles susceptibles d'être employées en combat rapproché ou à distance.

* Essayons un peu de flatterie ! *

Décidée à jouer pour le moment la victime consentante, Opale minaude et montre qu'elle a peur de lui, pour mettre le démon en confiance.

D'une voix à présent fluette.

- "Ton maître doit être très puissant pour pouvoir compter sur une créature telle que toi ?

Si je savais son nom, assurément je me tiendrais tranquille !"

Opale attend une réponse et dès qu'elle en a l'occasion, elle plonge son regard dans celui du démon et engage aussitôt un duel mental, en douceur au début, histoire de s'assurer, qu'il ne dispose d'aucune barrière mentale.

Le démon ne se méfie pas de la jeune ingénue et son esprit est immédiatement la proie d'une attaque mentale qui le fige et le laisse les bras ballants le long du corps.

Opale prend garde à ne pas rompre le contact visuel, et lui offre ses chaines à rompre, ce qui n'est qu'une simple formalité pour un démon de sa force.

Une fois libérée de ses chaines, Opale les passent autour du cou de la créature, et grimpe sur son dos, s'assurant que le contact de ses jambes avec sa peau rugueuse lui permet de maintenir sa prise mentale sur le démon.

Les chaines autour de son cou serviront le cas échéant à le contraindre, car malgré sa force supérieure, elle pouvait en un instant lui briser les vertèbres, avant qu'il ne se dégage.

* Fais moi sortir de là stupide démon ou je te promet mille tourments ! *

Hésitant, avançant comme un automate, il déploie à nouveau ses ailes, et en deux, trois mouvements, il gagne les hauteurs de l'étrange prison.

Opale ne veut pas forcer plus avant l'esprit du démon et lui arracher de force le nom ou le visage de son maître.

* Pas encore ! *

Pas avant qu'elle ne soit en lieu sûr...

Le démon, irrité de s’être fait avoir si facilement, mais
contraint par la force d’obéir, ouvre ses ailes miteuses et dans un grand
battement s’élève, quelques autres coups et ils se retrouvent au cœur de
profondes ténèbres. Opale ne distingue plus rien autour d’elle, pas même le
corps de la créature, qu’elle sent pourtant en dessous d’elle. La vue du démon
doit être sensiblement différente de la sienne, car il se déplace sans problème
et moins de cinq minutes plus tard, la lueur d’une torche apparaît au loin. Bientôt,
d’autres point éclatant naissent, formant une sorte de cercle. Une nouvelle
plateforme comme celle qu’ils viennent de quitter se dresse devant eux, et le
démon se pose dessus. En son centre se trouve une étrange pierre noire veinée
de rouge. La créature y pose sa patte griffue et dans un tourbillon ils
disparaissent tous les deux. Ils se retrouvent quasi immédiatement au bout d’un
long couloir, devant une pierre identique. Il s’agit à première vue d’objets fonctionnant
comme des atouts à courte distance au cœur même de la prison ou elle se trouve
et ne nécessitant que d’un simple contact tactile pour établir le contact.





« La princesse est sortie d’sa cellule, elle va p’tetre bien
v’loir lâcher Jirns maintenant ? »

Opale les yeux grands ouverts va de surprise en surprise, mais garde une prise solide sur les chaines, et un contrôle mental suffisant pour s'assurer la coopération du démon.

* Non décidément, ce n'est pas le genre d'endroit que j'affectionne ! *

" Ecoutes moi bien Jirns car je ne vais pas le répéter ! "

Opale articule posément chaque syllabe qu'elle prononce, accentuant la menace implicite de lui broyer l'esprit en cas de réponse insatisfaisante.

" Où sommes nous ? Qui est ton maître ? Où sont mes affaires ?

Si tu te montres loyal, tu n'auras qu'à dire à ton maître que je me suis échappé par mes propres moyens, et je passerais ton aide sous silence, si je venais jamais à être recapturée... "

Le démon a un rictus douloureux alors qu'Opale plonge loin dans son esprit pour avoir les réponses qu'il lui refuse, cette plongée au coeur de l'enfer quotidien de Jirns n'est pas une sinécure, mais l'ambrienne en a assez d'attendre.

Si le nom de l'Ombre ne lui dit rien, celui de Jurt l'étonne davantage, dans ses souvenirs épars, elle se rappelle qu'il a un lointain rapport avec Merlin, le fils de Corwin qu'elle n'a jamais vu, mais c'est surtout la localisation de ses affaires qui a toute son attention.

Jirns le cerveau réduit à l'état de bouillie informe s'écroule, son visage figé dans un rictus grotesque et son regard mort traduisant le vide sidéral qui règne à présent entre ses deux oreilles pointus.

Elle arrache de son cadavre deux longues piques de ses plaques d'épaules, d'une longueur d'une trentaine de centimètres environ, qui pourront lui servir d'armes improvisés puis avisant une sorte de pierre ressemblant vaguement à un silex, elle frappe avec contre la paroi du couloir pour la briser et obtenir un bord tranchant.

Depeçant entieremment le cadavre du démon, Opale finit par obtenir un casque rudimentaire avec son crâne cornu, un ensemble de protection pour ses avants bras et ses jambes, et une cape de peau avec les membranes de ses ailes.

Elle rit intérieurement en se demandant bien l'impression qu'elle pourrait donné, ainsi accoutrée, mais tant que l'illusion suffise à lui permettre d'évoluer dans cette Ombre chaotique le temps de récupérer ses affaires, elle s'en moque un peu.

Personne n'ayant décider de venir la voir après le bruit produit, elle en conclue que cette partie de la forteresse doit être relativement peu fréquentée, ce qui l'arrange bien.

* Pourvu que ça dure ! *

Suivant les indications du démon, Opale finit par trouver la salle de garde en question, tapie dans un coin sombre, elle observe la scène, son épée devrait se trouver dans une des trois portes que protégent le démon - un congénère de Jirns - et quatre gardes chaosiens (?) portant une épée courte et une armure légère, mais dont les arbalètes sont rangées en bon ordre dans un ratelier fixé au mur.

Les gardes n’ont pas remarqué la présence de la jeune femme. L’un prend la parole, bien qu’il semble au premier abord être un humain, sa voix démontre qu’il n’en est rien. Elle ressemble à un étrange sifflement de serpent.
- Quand avez-vous vu Jirn pour la dernière fois ?

Les autres gardes haussent les épaules.

- Nous devrions aller voir ce qu’il fait.

Il désigna le congénère de Jirn.

- Mourch, reste ici.

Les autres sortent. Tu sais que les autres vont bientôt se rendre compte que tu t’es enfuit.

Opale observe la sortie du groupe avec la plus grande attention, puis abandonnant sa cape de peau qui lui servait à se dissimuler, elle se glisse sans un bruit dans l'ombre, à la suite du dernier, suivant les gardes à distance.

Puis lors de la conjonction d'un lieu approprié et d'un moment d'inattention du groupe, elle bondit discrètement sur le dernier garde et après l'avoir saisi par le cou, elle lui enfonce aussitôt l'une des piques du démon dans la gorge, remontant avec une précision mortelle jusqu'à son cerveau pour une mort instantanée, avant que ses amis ne s'aperçoivent de quoi que ce soit, elle a rejoint une anfractuosité du couloir avec sa victime.

* Ils penseront le temps qu'il me faut qu'il a pris un peu de retard ! *

Opale déleste prestement le garde de son épée courte, et de son arbalète, puis place le carquois contenant à peine une dizaine de carreaux à sa ceinture avant de rejoindre l'ombre opposée au cadavre.

L'un des gardes finit par retourner sur ses pas.

" Hé sssshhh Gonsshhs que faisshhh tu ? "

Ne faisant qu'un avec la roche, Opale ajuste tranquillement le garde et décoche son carreau avec force et adresse, l'atteignant juste en dessus de l'oeil, il s'écroule lourdement au sol, attirant ses deux camarades qui s'avancent l'arbalète au poing.

Elle abandonne alors la sienne et lance ses deux piques à la manière de couteau de lancer, la première frappe le bras d'arme du garde le plus avancé et son carreau part se ficher dans le sol, mais le second plus prudent n'hésite pas à se servir de son congénère blessé comme bouclier.

Opale plonge au pied de celui ci et dans un même mouvement d'une fluidité parfaite, elle pare l'attaque maladroite du chaosien blessé et enfonce sa dernière pique dans l'avant bras du second, le désarmant aussitôt d'un balayage rapide qui le fait tomber au sol.

Une fois récupéré une seconde épée courte, Opale ne fait pas de quartier, ajustant ses coups avec une précision mortelle, une feinte subtile sera suivie par une gorge tranchée et une lame dans le coeur.

* Ce que je perd en style je le gagne en efficacité ! Son maître d'armes aurait sans doute eu une autre opinion sur la chose. *

Une fois achevée sa sinistre besogne, Opale recharge deux arbalètes qu'elle passe à son épaule, et regarnie un peu son carquois, avant de se rendre à nouveau en direction de la salle de garde pour affronter le démon Mourch.

Le monstre tourne en rond dans la salle, il ne semble pas avoir entendu de bruit. Alors que tu approches doucement de la salle, il entend tes bruits de pas et sort. Vous allez devoir vous affrontez.

Opale campe sur ses positions, une arbalète dans chaque main, prête à bondir sur le côté pour esquiver une charge brutale, du pied elle envoie négligemment entre les jambes du démon le crâne de Jirns qui lui a servi temporairement de casque.

- Tu tiens vraiment à augmenter ma collection de crâne, démon !

Dès que le démon fait un geste, Opale s'apprête à lui décocher les deux carreaux dans sa face hideuse.

* Je hais les démons ! *

Opale fonce rapidement dans la salle que gardait le démon et en barricade les accès avec tout ce qu'elle trouve, en plus de la table et des bancs qui servaient aux gardes à se reposer.

Puis elle entreprend une fouille méthodique de ce qui se trouve derrière les trois portes, dans l'espoir de récupérer ses affaires.

Tu rentres dans chaque pièce une à une. Alors que tu fouilles la deuxième tu entends des coups sur la porte. Tu arrives enfin à trouver tes affaires dans la troisième pièce. Mais la baricade de fortune que tu as mis en place, chute. De nombreux assaillants se retrouvent dans la première pièce, ils ne t'ont pas encore remarqué que fais-tu?

[HRP : Est ce que mes Atouts se trouvent encore avec mes affaires ?]

Opale avise l'une des poutres maitresses qui soutient l'édifice et se hisse aussitôt à sa hauteur, puis en toute discrétion (aidée également par le bruit ambiant), elle gagne le haut de la pièce principale par un mouvement d'équilibriste qu'elle affectionne tout particulièrement et qui lui a toujours valu des applaudissements nourris, durant sa jeunesse.

Alors que les gardes arrivent à hauteur de la troisième porte, elle se concentre suffisamment pour enflammer un tas de vieux tissus et de bois et créer une diversion à l'intérieur la pièce.

Il ne lui reste plus que les deux gardes les plus proches de l'entrée à passer, elle attend de voir si ceux ci prêtent main forte à leurs camarades pour éteindre le feu, sinon elle utilisera ses dagues de lancer pour les éliminer, et forcer le passage vers la liberté (?).

HJ: Oui toutes tes affaires sont présentes.

Tu réussis à t'ouvrir une voie vers la liberté et tu te précitpites dehors. Tu trouves un escalier en colimaçon que tu commences à dévaler. Tu débouche dehors. Tu te trouve sur une énorme priairie d'herbe rase, parcourue de vents très violents.

Opale hume le vent, qui caresse son visage avec force, profitant de sa liberté retrouvée, elle s'imprègne du paysage alentour pour y conduire éventuellement ses parents, et tout particulièrement son oncle Benedict.

Elle saisit son jeu d'Atout, et compte rapidement le nombre des cartes présentes, elle s'attarde sur le portrait de son père Random, mais après sa première expérience, on pouvait très bien avoir piéger la carte, qu'elle est la plus susceptible d'utiliser.

* Tante Fiona me dira ce qu'il en est !

Mais je préfère jouer la reine au lieu du roi... *

Sortant l'Atout de Vialle que lui avait fait Fiona, elle se concentre dessus jusqu'à ce que la carte deviennent froide.

De sa voix la plus douce mais où pointe une certaine tension, Opale s'identifie.

- Ma reine, C'est Opale, je viens à peine de m'échapper d'une prison gardée par des démons, pouvez me faire passer ?

Elle tend sa main droite à travers le passage d'Atout pour que la reine Vialle puisse la reconnaître au touché, et passe une fois reçu son autorisation.

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