Un peu d'action !

[HRP : Cette scène se déroule plus de deux heures après le départ de Llewelyn de la salle du trône, chacun ayant pu vaquer à ses occupations entretemps]

De retour au palais par Atout, le prince rebman a la désagréable surprise de retrouver Octave mort (un de ses agents laissé en faction dans sa chambre), avec sa propre dague planté dans le coeur.

Il fait battre le rappel des seigneurs et dame d'Ambre encore présent au chateau, ainsi que Lürn, et Judith (il ignore l'existence des autres), avant d'informer Benedict de la présence d'un agent ennemi au sein même du palais, agissant en toute impunité, possiblement un métamorphe ?

Invité

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Un serviteur est venu chercher le rôdeur dans ses appartements. Le géant, éternellement drapé dans son grand manteau, le visage toujours caché sous son ample capuchon, entre à grand pas dans la pièce.
Il salut Llewelyn d'un signe de tête puis s'avance pour s'agenouiller auprès du corps. Il laisse ses doigts, qui dépassent de ses mitaines, planer au dessus du corps du serviteur jusqu'à la dague finement ciselé puis s'en écarte vers la tête de la victime.
Il pose deux doigts, l'index et le majeur, sur le creux du cou qui marque l'emplacement d'une artère carotide. Il écoute puis se tourne vers Llewelyn pour faire un signe de la tête qui confirme que tout est fini pour Octave.

Lürn observe le cadavre : le serviteur est un homme entre deux âge, corpulent, le teint halé. Il ne s'est pas défendu. Il a été frappé de la main droite par une personne d'une force exceptionnelle et de grande taille. Le coup a été placé en remontant au niveau du cinquième espace intercostal gauche, de face mais par surprise, avec rapidité et efficacité. Octave était mort avant d'avoir touché le sol. Le corps n’a pas été déplacé ni fouillé. Il a été abandonner tel quel. L’assassin n’a laissé que des traces subtiles de son passage mais aucun indice sur son identité. Reste la dague qui ne doit pas porter d’empreinte.
Le rôdeur déclare enfin :

- C'est l'oeuvre d'un professionnel. La mort remonte à quelques minutes pas plus.

Comme pour répondre aux interrogations de Lürn, Llewelyn crois bon d'ajouter.

- " Je ne crois pas que cette dague soit finalement celle qu'il avait lorsque je l'ai quitté, il était doué pour remarquer les détails, très intuitif, et pas mauvais une dague ou une épée courte à la main. J'avoue ne pas bien saisir qui a pu ainsi le terrasser, sans doute un métamorphe ayant pris mon apparence ?

Car aucune autre personne que moi n'aurait pu l'approcher d'aussi près pour le frapper ainsi "

Il se redresse et jette un rapide coup d'oeil à la chambre, qui lui suffit à dresser un inventaire précis, puis comme pris d'un doute, il se dirige vers une commode usée par le temps, en fouillant un vieux tiroir, il découvre l'objet probable de la visite de l'assassin.

- " J'avais des ébauches de jeunesse dans ce tiroir, un autoportrait, et quelques figures majeures de la famille, mais je ne crois pas que les supports aient pu conserver aussi longtemps la magie et le pouvoir des Atouts.

Mais l'un d'eux doit être l'un des rares portrait existant de la reine Vialle, son essence si particulière demandant une grande maîtrise de l'Art... "

Mais cette hypothèse ne séduit pas vraiment le prince rebman.

- Ces ébauches sont là depuis des siècles, pourquoi maintenant, il s'agit sans doute d'une nouvelle diversion ou un autre os à ronger !

Lürn qui a chevauché plusieurs journées en sa compagnie, et qui est de plus un fin observateur, remarque que le prince rebman souffre manifestement d'un mal nouveau, pas de la perte de son serviteur, bien qu'il accuse le coup, mais de quelque chose de bien plus profond.

S'il a l'air plus déterminé que jamais, il a perdu un peu de sa désinvolture passée.

- " Il faut prévenir Benedict qu'il fasse renforcer la garde, et Fiona si elle est revenue de sa promenade, elle pourra peut être débusquer l'assassin métamorphe, elle n'a pas son pareil pour déceler le mensonge de la vérité. "

Il se permet un léger sourire qui s'éteint bien vite.

Llewelyn se retient également dans dire trop, mais il est évident que son court intermède a été des plus instructif, car dans son regard brûle la folie de ceux qui ont contemplé la fin du monde.

- " J'aurais besoin de chasseurs de grand talent messire Lürn, n'ayant pas froid aux yeux, car si tous nos mouvements sont connus de Jurt avant même leur réalisation, autant frapper un coup d'épée dans l'eau !

Mes agents dans le Cercle d'Or et les ombres environnant Ambre vont tenté de débusquer les yeux et les oreilles de notre adversaire, sur le lot, un ou deux finiront bien pas nous en révéler un peu plus sur ses plans à court terme. "

Invité

Lürn, toujours agenouillé au coté du cadavre, poursuit son observation rigoureuse de la pièce à la recherche d'autres traces en écoutant distraitement le prince rebman. Puis il demande :

- Est-ce que des affaires personnelles ont disparu dans cette chambre ? Quelque chose que vous y auriez apporté récemment.

Llewelyn réfléchit un instant.

- " A vrai dire je n'ai pas passé beaucoup de temps ici, ni laissé quoi que ce soit qui puisse vraiment servir à quiconque ! "

Il se racle la gorge et se penche lui aussi sur le cadavre, ouvrant le col de sa chemise, il constate la disparition du bijou que son serviteur portait habituellement au niveau du cou.

- "Hum ! Cela en revanche est bien plus génant ! "

Il désigne le cou d'Octave.

- " Il portait un artefact de ma fabrication me permettant d'établir avec lui un contact mental "

Llewelyn se redresse et fait quelques pas dans la chambre.

* L'avait il ou non lorsque je l'ai découvert la première fois ? *

Invité

Lürn se redresse de toute sa hauteur avec agilité et recule d'un pas derrière Llewelyn.
Tous ses sens sont aux aguets mais il n'en laisse rien voir.

* L'assasin possiblement invisible serait il encore présent dans la pièce ? *

L'épée au côté de Llewelyn commence à vibrer de manière inquiétante, et l'aura de la pièce s'apesantit soudainement, mais le prince rebman fait comme si de rien n'était, et s'apprête à ressortir, offrant généreusement son dos.

" Vous venez messire Lürn, il n'y a plus rien à faire ici ? "

Invité

Le rôdeur laisse passer Llewelyn devant puis lui emboite silencieusement le pas, se déplaçant sur le sol comme un sombre fantôme de géant.
Il finit pas disparaître dans le dédale des couloirs du château d'Ambre.

-> Trahison

Durant leur trajet le prince rebman hèle plusieurs serviteurs, l'un d'eux avec l'aide de plusieurs autres personnes, se chargera de porter le cadavre d'Octave dans les sous sols, dans la salle mortuaire du chateau.

Lorsqu'il croise un officier de la garde, il lui demande de prendre des mesures pour renforcer les patrouilles, et lui explique le moyen le plus rapide pour débusquer ou géner un peu plus le métamorphe à l'oeuvre, interdire les patrouilles isolées, les doubler systématiquement en nombre d'hommes, confirmer les déplacements des membres les plus importants de la famille royale et ses dignitaires, limiter au strict minimum le déplacement des autres.

Il demande à parler à Matthias, et s'il ne les trouve pas dans les salons ou corps de garde, il prévient rapidement Fiona, Bleys et Benedict par Atout et demande une entrevue avec Random.

Les ordres de Llewelyn semblèrent porter leur fruit d’une façon rapide et efficace, puisque moins d’un quart d’heure plus tard se tenaient réunis dans le même salon que quelques heures auparavant : Benedict, qui avait été prévenu par un serviteur alors qu’il exposait aux capitaines de la garde royale la mise en place du dispositif de renforcement de la surveillance dans la cité et au palais, était posté dans un coin de la pièce, fidèle à lui-même, bien qu’on pouvait aisément se douter qu’il n’appréciait pas qu’un autre que Random se permette de le convoquer, surtout qu’il avait eu vent des directives du prince rebman concernant l’organisation de la garde, ce qui relevait de son autorité à lui...Mieux valait pour l’homme aux cheveux de jade qu’il ait de bonnes explications quant à leur présence ici. Bleys quant à lui, un verre de vin presque vide sur la table basse à sa droite, était paisiblement assis dans un fauteuil, et jouait négligemment avec ses bagues d’un air absent. Fiona était absente, et un serviteur informa Llewelyn qu’on l’avait vu quitter le palais par atout peu avant qu’il ne les convoque. Une tentative de sa part pour la contacter par atout se solderait par un échec. Ce n’est pas comme si elle refusait le contact, mais plutôt comme si elle ne s’en rendait pas compte, trop absorbée par autre chose. Mais pouvait-on réellement offrir un quelconque crédit à une telle information ? Bref. Matthias n’allait pas tarder à arriver, un serviteur étant parti le chercher. Le Roi Random Ier quant à lui avait également quitté le palais et se trouvait à l’heure actuelle dans une ombre du cercle d’or ou il était en pleine réunion avec de hauts dirigeants pour des parlementassions de premier ordre. Il avait simplement prit deux minutes pour annoncer qu’en son absence, si une décision importante devait être prise, il fallait s’en remettre à Benedict, ce qui n’avait bien entendu pas du tout plu à Llewelyn. C’est vrai, comment pouvait on faire passer de vulgaires négociations politiques avant la sauvegarde de l’univers ? Décidément, leur chef de famille portait bien son nom. Lui qui avait paru si impliqué dans cette affaire en début d’après midi, s’en tenait éloigné trois heures plus tard. Personnalité Aléatoire. Pour ce qui est des autres personnes, on leur avait aussi envoyé des messagers. Ils seraient donc eux aussi présent sous peu, du moins, il l’espérait.

Llewelyn remercie chacune des personnes présentes d'un rapide signe de tête, son ton contrairement à la réunion précédente a quitté toute morgue inutile, l'heure n'est plus aux vaines querelles, mais à l'action.

Mettant un temps de côté ses inimitiés personnelles envers Bleys, il se montre ferme et déterminé, prêt à faire quelques révélations d'importance.

- Avant d'entrer dans le vif du sujet, je tiens à vous signaler qu'on a assassiné l'un de mes serviteurs que j'avais laissé en surveillance dans ma chambre.

Il est clair que seul un métamorphe a pu accomplir cet exploit, car il disposait des moyens de déceler un assassin invisible.

On a volé l'un des médaillons me servant à contacter mes agents en Ombre, ainsi que quelques esquisses d'Atout pouvant présenter un certain danger pour la reine Vialle, tant l'établissement du portrait de la reine demande une grande maîtrise ou de l'avoir longuement fréquenté, ce qui est mon cas.

Si j'ai pris des mesures rapides, c'est que la situation l'exigeait, tant que Jurt connaîtra tous nos coups par avance, nous n'arriverons pas à nous en débarasser.

J'ai lancé tous mes agents sur la piste de ses espions dans les Ombres proches et dans le Cercle d'Or, car j'entend le rendre sourd et aveugle en créant un glacis protecteur autour d'Ambre.

Pour cela il faudra mobiliser des combattants d'élite qui pourront travailler de concert avec mes hommes, et traquer les hommes de Jurt, car nous devons absolument en capturer le plus possible pour en apprendre davantage sur lui...

Mais ce que je peux accomplir à l'extérieur d'Ambre, avec l'aide des hommes de Julian ou des tiens Benedict, est hors de ma portée dans la cité éternelle, mon réseau d'influence ne s'étendant pas encore jusque là.

Courte pause pour laisser réagir ses interlocuteurs, mais il est assez évident qu'il s'agit là d'une mise en bouche.

Invité

Un personnage entre discrètement pour venir se placer derrière Benedict. Il se tient droit, inflexible, comme un soldat de métier. Il porte l'uniforme des gardes royaux et les insignes de la charge de capitaine d'Ambre.
L'homme mesure presque deux mètres et en impose par sa carrure puissante. Il est vêtu d'une lourde cape, d'un long tabard noir de laine peignée serrés à la taille par une ceinture sur une épaisse tunique de cuir brune et des braies matelassées, rentrées dans des bottes impeccables. Sur sa poitrine est brodé en fil d'argent une Licorne, les armes d'Ambre. Ses mains sont gantés. A son coté gauche, il porte, dans son fourreau, une épée longue impressionnante à la poignée simple et martiale entourée de cuir et à la garde en forme de croix. Il tient son avant bras gauche sur le pommeau de l’arme et le pouce de sa main droite dans son ceinturon, à coté d'un poignard dans sa gaine.

Ses cheveux longs et vigoureux , de la couleur de la cendre, encadre un visage rude, marqué par les vicissitudes d’une vie âpre qui dissimulent quelque chose d’inexplicablement familier. Son regard, d’un gris océan au cœur d’une tempête, dégage une force inquiétante.

Benedict ne lui adresse pas un regard mais consent à sa présence à ses cotés, ce qui pour les présent ne peut signifier qu’une chose : c’est un de ses agents.

Llewelyn note l'arrivée du nouveau venu avec une pointe d'agacement, mais c'est surtout parce qu'il s'attendait plutot à être dérangé par son apprentie, Judith, Kernos ou Matthias dont le rôle actif au sein de la garde, rendait sa présence plus que nécessaire.

* Benedict se chargera de tout, pourquoi s'inquiéter !

Peut être justement parce qu'il est en parti lié à l'origine des problèmes actuels

Méfiance ! *

Le prince rebman jette à peine un regard sur l'inconnu, la caution de Benedict lui suffisait, mais quelque chose en lui le dérangeait, une impression familière dont il n'arrivait pas à se déssaisir.

Llewelyn attend patiemment que Benedict et Bleys ayant fini leur digestion, réagissent à ses propos.

Benedict émet un bref soupir.

- " Jurt ou son assassin dispose donc à présent d'un moyen de retrouver chacun de tes hommes ? "

Bleys se masse le cou un long moment en silence, mais finit par hocher la tête.

" Je me charge de cet assassin ! "

Benedict le plus grand guerrier des deux pôles de réalité, étudie déjà la stratégie à mettre en place pour éliminer un à un les espions de Jurt, s'imprégnant de l'idée de Llewelyn pour la faire sienne.

" Tiens toi prêt si j'ai besoin de toi !

Mais dorénavant si tu dois disposer de mes hommes, ou changer l'un de mes dispositifs, je préfèrerais que tu m'en parles auparavant ! "

Inutile de rajouter quoi que ce soit là dessus.

Llewelyn s'abstient d'envenimer une discussion qui a fini par aller dans son sens, ces révèlations n'étant que des mises en bouche...

- " Bien ! Puisque nous sommes plus ou moins d'accord là dessus, je vais poursuivre plus avant..."

Il se racle la gorge.

" Il se peut que Jurt ne soit pas notre seul ennemi dans cette affaire, et que les morts du passé soient appelés à ressurgir. Mais pour cela il nous faut résoudre quelques mystères supplémentaires.

L'un d'eux pourrait nous conduire à Avallon, l'Ombre de Corwin, que je soupçonne d'être l'un des accès à sa Marelle !

C'est par ce biais que je compte résoudre notre problème, une fois sur place, je vous préviendrais par Atout, et nous y affronterons Jurt. La présence de Corwin serait un avantage dès plus décisif, mais il nous le faut en pleine possession de ses moyens."

Lewelyn plonge son regard dans celui de Benedict.

- Mais pour cela il faut qu'Ambre tienne devant la levée de son armée, l'attaque sur Julian pourrait nous indiquer que c'est par là qu'il compte envoyer le gros de ses troupes, mais pour en être sûr je compte bien renforcer notre puissance maritime avec ma propre flotte de guerre, dès que Random m'aura octroyé le commandement de la zone sud en remplacement du défunt Caine.

Pour éviter toute suspicion, celle ci restera sous le commandement de Gérard, le temps que je mène à bien mes investigations !

Si Jurt a vent de nos manoeuvres, il est clair que tout cela ne servira à rien !

* Un petit rappel à l'intention de ce fanfaron de Bleys. *

Les yeux de Benedict s'étrecissent, il sait pour l'avoir cherché en vain plusieurs mois durant, lors de la première disparition de Corwin, que l'accès à Avallon est bloqué. Bleys dubitatif salue Benedict, et jette un bref regard à Llewelyn qui en dit long sur la nature des sentiments qu'il lui porte et s'en va accomplir sa tâche.

Une fois Bleys sorti, Benedict fait également sortir son serviteur en lui donnant des instructions précises, l'opération "extinction de la lumière" à destination de Jurt vient de commencer. Les agents de Benedict, accompagnés de ceux de Llewelyn vont nettoyer Ambre et ses abords des espions de Jurt.

Une fois seul à seul, Benedict ne prononce qu'un seul mot.

" Comment ? "

Le prince rebman voudrait bien en dire plus à son ainé, mais il ne peut s'y résoudre.

" Je suis désolé, mais il en va de la réussite de cette mission, déjà fort périlleuse comme tu peux t'en douter, mais tu sauras tout en temps voulu si nous réussissons... "

Inutile non plus d'en dire davantage, chacun s'étant compris.

Dans le silence qui s'installe, on entend soudain l'éclat d'une conversation par la porte que Bleys vient à peine de refermer, Llewelyn devine en plus du beau parleur, la présence de sa protégée Semaëll, et celle probable du fils de Bleys, Kernos.

Lorsqu'il revient à Benedict, celui ci a complétement disparu et sans un bruit, le laissant seul.

* Va accomplir ta part, vieux guerrier, elle est de taille ! *

Après un bref et léger toquement à la porte, cette dernière s'ouvre sur Semaëll, accompagnée effectivement de Kernos.

Semaëll se place légérement en retrait, attendant que le jeune homme prenne la parole, ou que son maître la questionne.

Précédemment

Kernos suivit de près Judith dans la pièce où se tenait le Prince Rebman. Profitant du fait que la jeune femme ne semblait pas disposé à prendre la parole, mais aussi pour chasser le léger trouble qui s'était emparé de lui quelques instants auparavant (pour un observateur attentif, les joues du jeune homme étaient légèrement plus rouges qu'à l'accoutumé), il avança d'un pas pour saluer Llewelyn.

Mon oncle, qu'elles sont les nouvelles?

Le prince rebman observe les réactions de Kernos et de Judith avec un sourire dès plus énigmatique, il est assis sur une réplique du trône en moins grandiloquent, qui doit servir à Random pour ses conseils de guerre, mais n'en tire aucun sentiment particulier.

Llewelyn ne parait pas non plus au meilleur de sa forme, il n'y a pourtant qu'une ou deux heures que vous l'avez quitté, ses traits sont tirés, et ses mouvements empruntés trahissent une grande gêne et une douleur sourde.

Sur la longue table où doit reposer habituellement des cartes d'état major, des boissons fumantes vous attendent, probablement du thé ?

" On a assassiné l'un de mes serviteurs dans ma propre chambre, ce qui indique que nous avons un ou plusieurs tueurs polymorphe au sein du chateau d'Ambre ! "

Il se saisit d'une tasse et en boit une gorgée pour montrer qu'elles ne contiennent aucune sorte de poison, un travers qui en dit long sur son état d'esprit actuel.

" Matthias n'est pas avec vous ?

J'ai un plan pour accéder à la Marelle de Corwin et abattre Jurt !

J'aurais donc besoin de l'épée et du bras que vous m'aviez proposé un peu plus tôt dans la journée, très cher neveu !

Ce plan n'est bien sûr pas exempt de danger, et nous allons devoir relever quelques défis périlleux... "

Le prince rebman attend les réactions de ses deux interlocuteurs, il n'en dira probablement pas plus ici, avec des espions dans la place.

Semaëll écoute les propos de son ami d'un air grave, tout en se servant une tasse de thé.

*Cela me semble hélas en rapport avec l'attaque que j'ai moi même subie dans le couloir aux miroirs.* songe t-elle en buvant une gorgée du breuvage, un délicieux thé noir au goût prononcé de vanille et d'épices.

A la mention des mots "défis périlleux", la jeune fille repose sa tasse et hoche la tête. Chose rare, elle regarde Llewelyn droit dans les yeux, son regard vert exprimant une calme détermination.

"Vous savez à quoi vous en tenir en ce qui me concerne, Llewelyn. Je vous ai promis mon aide dans cette entreprise et il n'est pas dans ma nature de revenir sur ma parole."

Le prince rebman hoche la tête, appréciant son prompt engagement, mais en soutenant son regard, Llewelyn lui laisse entrevoir fugitivement que sa présence est sans doute un élément du plan en question...

Il se tourne alors vers Kernos.

Kernos regardait Llewelyn droit dans les yeux durant toute son intervention, à l'affut de la moindre expression pouvant trahir les pensées de son oncle... Rien ne transpirait des pupilles de jade. L'homme semblait fatigué, mais il ne laissait rien échappé de plus.

* Plus tard...*

Son regard se posa ensuite sur le siège du Rebman. Il tiqua légèrement sur cette mise en scène totalement préparée mais ne dit mot. Il regarda la table, il vit les tasses...

* Du thé... Hors de question de boire cette mixture infâme... un café ou un verre de whisky aurait fait la faire, mais pas ce "pisse-mémé"...*

Il laissa Llewelyn finir. Judith réagit plus rapidement que lui, après tout c'était son maître, normal qu'elle prenne la parole, surtout que depuis quelques temps, Kernos se doutait que toute affaire touchant à Ambre la concernait également. Il attendit son tour avant de prendre la parole.

Je crois que notre cousin ne sera pas du voyage, une autre affaire à attiré son attention et nous devrons, hélas, nous passer de ses compétences.

Pour ce qui concerne la mission que le roi nous a confié, à nous, ses parents, je suis prêt à vous suivre... Mon bras est et restera au service d'Ambre et de son roi légitime, peu importe les dangers qui nous attendent.

Il toisa Llewelyn du regard en attendant que celui-ci leur donne les directives à suivre.

* N'oublies pas vieux singe, si je te suis aujourd'hui, cela ne veut pas dire que je veux tremper dans tes magouilles pour le pouvoir...*

Alors que Kernos formule sa pensée, la tasse de thé chaud se transforme en verre à whisky et un liquide ambré aux forts relents alcoolisés embaume à présent votre espace.

Llewelyn parait déçu de l'absence de Matthias.

" Quelqu'un dispose t'il d'un moyen de le contacter ? "

Sous entendant plus sûrement, quelqu'un possède t'il à Ambre l'Atout de Matthias !

" Nous allons gagner l'une de mes Ombres, et de là je vous en dirais plus sur ce que j'attend de vous. "